Échange d’expériences, espace de dialogue

Le principe à la base d’un échange d’expériences et d’un espace de dialogue est similaire : il s’agit d’ouvrir le partage de la parole, d’explorer des questions ou des enjeux sans chercher à convaincre, débattre ou se mettre d’accord. On vise un apprentissage en commun, habité par l’exploration de différentes perspectives et une attention portée à tout ce qui traverse la conversation et qui peut en émerger (la démarche ne se limite pas à dire ce que l’on fait ou vit).

Un échange d’expériences, un espace de dialogue peuvent s’inscrire dans un dispositif avec des rencontres régulières ou être mobilisés de manière plus ponctuelle. Ils requièrent plusieurs éléments : écoute empathique, capacité à suspendre son jugement, à aller à la rencontre d’autres points de vue, à interroger ses représentations, à accueillir les différences, etc. Ils ne sont pas faciles à mettre en œuvre, d’autant que la culture du dialogue n’est souvent pas présente et que la tendance à débattre, à défendre son point de vue domine.

Pour décider de la pertinence de la démarche, il importe de faire la distinction entre les temps où l’on valorise une approche divergente (dialogue ouvrant sur de multiples perspectives, par exemple pour explorer la nature d’un défi) et ceux où l’on vise une convergence (débat pour définir une position ou un choix). Les bénéfices sont nombreux : construction de la coopération, exploration réflexive de présupposés implicites, conscientisation de modèles mentaux, développement d’une connaissance et d’une compréhension mutuelles, etc.

Variations

Le groupe peut décider de cibler ou non la question ou l’objet d’échanges. Il peut donner plus ou moins de place, selon les souhaits, à l’implication personnelle et aux vécus affectifs de chacun·e ; également accorder plus ou moins de temps à l’approfondissement de la réflexion collective.

« Qu’est-ce qui différencie un dialogue d’une discussion ?

Trois éléments, lorsqu’ils sont présents, font qu’une conversation

est un dialogue : a) l’égalité, b) l’écoute empathique,

c) la capacité à reconnaître et mettre au jour ses présupposés. »

Daniel Yankelovich